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Les relations toxiques sont toujours néfastes à notre bien-être et à notre évolution, elles troublent notre vision de ce qui est normal et de ce qui ne l’est pas, tout particulièrement dans notre cadre de travail. Donc, voici un panaché de quelques abus…
- Le sens de la famille -
Alors que nous sommes principalement au travail pour mettre de la nourriture sur la table, notre patron.ne aime insulter le lien personnel et précieux qu’est la famille, en l’assimilant à son portefeuille professionnel. Il est donc parfaitement acceptable, pour notre patron.ne, de nous refuser un environnement de travail correct ou le paiement de nos heures supplémentaires (alors que notre patron.ne nous a demandé de prester ces heures supplémentaires). Bref, dans sa vision le « comme une famille » indique surtout que nous n’avons aucune valeur à ses yeux. En conséquence, nous faisons du bénévolat quand cela lui chante. Et si nous essayons de négocier, nous trahissons la famille (gare aux chaussures de béton).
- Le temps passe –
Admettre que nous sommes surmenés et débordés n’est pas drôle, et même si nous sommes heureux de faire ce que nous faisons, il faut voir la vérité en face : nous ne pourrons pas tenir le rythme indéfiniment. Car en plus, du temps que nous consacrons tous les jours exclusivement à notre trajet domicile-travail (et vice et versa), notre patron.ne suppose que nos heures suffisent largement, alors qu’il/elle est parfaitement conscient.e que nous ramenons du boulot à la maison le soir et les week-ends, pour respecter les délais qu’il/elle a promis (sans nous avoir consulté). Pire encore, il nous est impossible de déconnecter ou de nous détendre en vacances, puisque notre patron.ne appelle pour savoir où se trouve le document qui leur a été remis, en main propre avant nos congés, ou à quelle date il/elle a envoyé un certain e-mail. Bref, toutes les excuses sont bonnes pour saborder nos vacances mais ne nous avisons jamais à faire de même.
- La gratitude pour effacer l’ardoise -
La gratitude est une chose merveilleuse dans un environnement de travail décent. Malheureusement, la gratitude est souvent une forme de machination, par conséquent, il est difficile de profiter des délicieux chocolats qui nous ont été offerts pour les fêtes de fin d’années et/ou pour notre anniversaire, quand ceux-ci servent à pallier aux heures supplémentaires prestées (non-rémunérées), aux primes promises (jamais reçues) ou à tenter de nous faire oublier une année d’humiliations, de manque de considérations humaines et de respect. Certains patron.ne.s vont jusqu’à nous rappeler qu’en tant que travailleur.euse, nous ne sommes pas en position de nous plaindre, car l'entreprise a eu la générosité de nous engager. Et lorsqu’un.e collègue démissionne ou se plaint, la direction le/la calomnie pour son manque de gratitude.
- Être accommodant -
Il est inapproprié et peu professionnel pour un supérieur de favoriser un.e collègue. Mais lorsque nous voyons qu’un.e collègue n’est jamais tenu.e responsable pour ses erreurs, ses mensonges et les pressions qu’il/elle perpétue et que notre patron.ne le/la couvre ou lui trouve des arguments d’excuses (du type le même membre de la famille mort pour la cinquième fois dans l’année), nous devons nous rendre à l’évidence il/elle est le chouchou. Et au lieu de voir qu’il nous est difficile de pouvoir compter sur ce.tte collègue, notre patron.ne nous demande d’être concilient.e, alors qu’il nous est fort de constater, que nous n’avons pas droit à cette même flexibilité.
Notre patron.ne n’admettra jamais ce favoritisme, qui est également la faiblesse de l’entreprise et de son environnement, puisqu’il/elle ne verra pas que certain.e.s de nos collègues jouent de cette facette. Il vaut mieux contourner le problème, notre but n'est pas de devenir le/la chouchou mais de développer son attention sur toute l'équipe.
- La pression comme motivation -
Quel soulagement lorsque nous arrivons au boulot et que nous découvrons que notre patron.ne sera absent toute la journée (ou plus). Pas besoin de se soucier de cette mine humaine qui explose au hasard, en s'emportant pour une consigne non-respectée ou une échéance non-honorée (consigne et délai existants uniquement dans la tête de notre patron.ne et dont personne n’en connait la tangibilité). Mais cela était sans compter, sur l’émissaire fétiche de notre patron.ne, toujours ravi.e de réprimander ou tourmenter les collègues (jouer les petits chefs, c’est son truc). On peut ainsi voir des collègues se faire traiter de paresseux, d’incompétents (ou pire), entendre des tiers professionnels se faire intimider, et même des clients être accueillis avec condescendance, sans raison particulière. Mis à part le fait qu'il est moralement malsain de traiter les gens de cette manière, ces tyrannies n'améliorent pas les performances. Ce n’est qu’une démonstration de faiblesse et de perte de contrôle à nous soumettre à sa volonté. Lorsque nous lui tenons tête, il/elle tente de parler plus fort que nous (comme si cela lui donnait raison) et/ou il/elle prend la fuite, parce qu’il/elle ne sait pas comment prendre le dessus.
Toutefois, il ne faut pas confondre ces comportements aux agissements d’un patron exigeant, qui a des attentes élevées et qui tient ses travailleurs pour responsable s’ils ne parviennent pas aux objectifs communs (mais dans cas de figure, les délais et attentes ont été formulées clairement antérieurement).
- Le manque de communication est primordiale -
Un manque de communication ouverte et honnête signifie que les drames sont garantis : rumeurs, commérages, mémos vagues, changements brusques (sortis de nulle part), un bref échange entre deux portes à la sortie des toilettes (oui, même à ce moment-là). C'est la vie dans un bureau où il a été décidé que même les informations les plus minimes ne sont à partager que lorsque nous sommes confrontés au problème, il plane un sentiment que toute information est une arme et qu’il est préférable de garder tout le monde dans le brouillard et l'ignorance.
- Ne surtout pas faire face aux problèmes -
Tristement, l’apparition ou la hausse soudaine de critiques positives d’une entreprise est rarement le signe que l’entreprise a appris de ses erreurs, et commencée à respecter ses travailleur.euse.s et ses clients, du jour au lendemain... mais le signe qu’elle a amadouée suffisamment de monde afin de faire remonter sa cote. Et comme il est plus difficile de fixer des règles et une culture d'entreprise, que de rédiger ou d’obtenir de faux commentaires positifs. Un patron.ne obsédé par les commentaires négatifs laissés sur le Web, n’aura aucun scrupule à nous forcer d’arrêter tout ce que nous faisons pour nous obliger à poster des critiques positives et à demander à ce que nos amis et notre famille en fasse de même (même si les critiques négatives étaient et sont toujours mérités).
Notre patron.ne, nous précisera également qu’en cas de retours négatifs, nous devons le/la laisser s’en charger. Mais lorsque cela se produit, il/elle refuse de venir à la rencontre de la personne, de prendre l’appel téléphonique ou de répondre à l’e-mail incendiaire. Il/ elle préfèrera du fond de son bureau, nous dicter ce que nous devons dire ou écrire à la personne insatisfaite et s’en décharger complètement (il/elle peut ainsi nier toute implication dans le processus de réponse).
Conclusions
La bonne nouvelle est que dans un cadre de travail normal, lorsque ce genre de contexte apparait, il peut être résolu avec une conversation franche et sérieuse.
Naïvement, nous pourrions penser que nous sommes trop sensibles, que nos attentes sont irréalistes, ou encore que ces dilemmes sont inoffensifs, mais ne soyons pas leurrés, car ces évènements peuvent avoir un impact négatif sur notre carrière et notre mental. Nous avons le droit fondamental à une éthique de travail et d’être traités avec dignité humaine.
Et si notre demande n’est pas entendue et que rien ne change, c’est qu’il est temps de chercher un nouvel emploi, où nous pourrons tirer meilleur parti de nos capacités. Avant que le patron.ne qui ne cherchera pas à comprendre le fond du problème, opte pour le licenciement. Dès lors, plus vite nous réagirons, plus vite nous pourrons aller de l'avant.
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