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Le Qi Gong (Chi Kung) peut être traduit par « énergie vitale ». C’est une forme d'exercice synchronisant mouvements et respiration, pratiqué depuis des siècles…
- Son histoire -
Les origines du Qi Gong remontent à des milliers d'années, en lien avec les danses cérémoniales exécutées par les tribus des diverses régions de la Chine. La croyance est que des rythmes et des mouvements de danses spécifiques ont été mis au point afin de renforcer les danseurs, physiquement et spirituellement.
Plus tard, pendant la période des États Belligérants en Chine (419 avant J-C - 220 après J-C), de nombreux érudits développèrent diverses pratiques et philosophies. L'une des principales idées est celle de « l'élixir de vie » qui réside en chacun de nous et que nous devons cultiver régulièrement, pour rester en harmonie et en bonne santé.
Au fil du temps, les mouvements de danse ont été séquencés et divers modèles de Qi Gong ont émergés, généralement attribués au général Yue Fei (1177 - 1279 AD), qui les aurait développés pour former son armée.
- Ses différentes formes -
Le Qi Gong est pratiqué dans trois buts : martial, médical et méditatif. Cette pratique permet de rectifier les déséquilibres énergétiques qui s’accumulent en nous :
LA RESPIRATION TAIJI : Elle est constituée de huit exercices qui aident à développer la conscience du corps et du Qi (Chi).
LA RESPIRATION ELEMENTAIRE : Elle relève de visualisations et d’exercices de respiration qui nous aident à nous libérer de l'anxiété et à transformer nos émotions négatives en émotions positives.
LIU ZI JUE (LES SIX SONS) : Selon Tao Hungjing (420-589), il y avait une seule manière d’inspirer et six manières d’expirer (CHUI, HU, XI, HE, XU, SI). Il est donc question ici de souffler en prononçant ces mots et de diriger chaque mot vers un organe énergétique (foie, reins, rate, cœur et poumons) et un des cinq éléments rattaché (bois, eau, terre, feu et métal).
WU QIN XI (LE JEU DES 5 ANIMAUX) : Imiter les mouvements des animaux, afin d’aguerrir notre corps, remonte à la nuit des temps. Les mouvements permettent d’exprimer le courage et la force du tigre, la sérénité et le calme du cerf, la stabilité et la solidité de l’ours, la souplesse et l’habilité du singe, et l’adresse et l’élégance de l’oiseau (la grue). Ils sont également reliés aux cinq éléments et aux cinq organes énergétiques.
ZHAN ZHUANG (POSTURE DE L’ARBRE) : Ce n'est pas parce que cette pratique semble immobile que le corps ne travaille pas. Bien au contraire, les exercices statiques ont un effet en profondeur (calme intérieur et extérieur). La posture de l'arbre se pratique debout et demande un bon placement du bassin, le coccyx descend vers le bas et le sommet de la tête est tiré vers le haut. La colonne vertébrale est ainsi ouverte. Les bras sont remplis de l'énergie qui circule autour du dos (tels les branches et les feuilles de l'arbre).
SHI ER DUAN JIN (12 PIÈCES DE BROCART) : Il s’agit d’une méthode assise qui renforce le travail du cou, des épaules, des lombaires et des jambes. Dans cet enchaînement fluide de mouvements, on retrouve les principes traditionnels d'entretien de la vitalité, du raffinement du corps, et de la contemplation méditative. Cette méthode facilite l'étirement et l'ouverture du corps en profondeur, elle permet d'entrer en méditation.
BA DUAN JIN (8 PIECES DE BROCART) : Cet ensemble de huit exercices, se focalise sur l’alignement du corps et amène à coordonner les mouvements à la respiration. L’enracinement est constant, l’axe du corps toujours présent, les mouvements des membres permettent d’étirer le corps dans toutes les directions, toujours en symétrie autour de cet axe. Les mouvements doivent être équilibrés, doux, lents et harmonieux.
SHIBASHI (18 MOUVEMENTS/MERVEILLEUX/HARMONIEUX) : Cette série inspirée de mouvements du Taiji (Tai Chi) style Yang a été créée en 1979 par le professeur Lin Housheng. Il existe plusieurs séries de mouvements Shibashi. Cette technique, en mouvement, permet d’amplifier et d’équilibrer la circulation du Qi dans le corps pour apporter vitalité et longévité. Elle est aussi recommandée pour les personnes souffrantes d’hypertension, de douleur aux lombaires, de troubles cardiovasculaires ou digestifs, etc. On y entremêle les grâces du Taiji et du Qi Gong. Les mouvements sont fluides et relaxés avec une respiration douce (inspiration par le nez et expiration par la bouche). Pour nous aider, nous pouvons nous inspirer du nom des mouvements (l’envol de l’oie sauvage, le pécheur relève son filet).
MAWANGDUI DAOYIN SHU : En 1973 à Mawangdui, près de Changsha (province du Hunan), dans une tombe contenant la momie de la marquise de Dai, il y avait une peinture de soie datant de la dynastie HAN postérieure, montrant 44 postures. Ce Qi Gong a pour but d’harmoniser le corps dans une succession de mouvements d’ouverture et de fermeture, ascendants et descendants, d’étirement et de relâchement. Durant la pratique, nous faisons circuler l’énergie à travers les méridiens, ce qui a pour effet de renforcer le corps, réguler le Qi, le sang et d’équilibrer le Yin et le Yang. Les mouvements sont lents, fluides et doux.
DAOYIN YANGSHENG GONG SHI ER FA : C’est une méthode en douze mouvements, elle a pour but de renforcer la circulation à travers les méridiens des cinq organes et des six viscères, afin d’entretenir et de soigner notre corps.
DA WU (GRANDE DANSE) : Il s’agit d’une méthode de préservation de la santé qui fluidifie la circulation du Qi et du sang à travers les articulations et les méridiens du corps.
YI JIN JING : La légende dit que c’est Bodhidharma, un moine bouddhiste d’origine indienne qui créa cet enchaînement de douze postures. Ces mouvements puissants renforcent les tendons et les muscles, ils développent la force interne, augmentent la capacité physique, en alternant le Yin et le Yang. Les mouvements sont souples et harmonieux. La colonne vertébrale est amplement sollicitée et assouplie.
TAIJI YANGSHENG ZHANG : Ce Qi Gong requiert l’utilisation d’un bâton ou d’une cane de bois (en moyenne de 1m20). Il se base sur les principes de l’harmonie entre le Yin et le Yang, tel que représenté dans le cercle du Taiji. Il est pratiqué dans l’optique de préserver notre santé.
- Ses bienfaits -
Le Qi Gong est semblable au Taiji, en tant que moyen d'équilibrer et d'améliorer l'énergie, car il harmonise, renforce et génère un effet curatif sur le fonctionnement de nos organes et de nos systèmes. Il augmente le flux d'énergie (Qi/Chi) dans le corps et induit un calme mental et émotionnel.
Initialement, de nombreux mouvements se concentrent sur l'ouverture et l'étirement en douceur des articulations et des muscles, libérant ainsi les tensions. Dans la pratique du Qi Gong, la respiration est importante : elle doit être détendu, lente, profonde et provenir du diaphragme.
- Sa pratique -
Le Qi Gong est idéalement à pratiquer quotidiennement pendant cinq à vingt minutes. A Shanghai, dans les parcs publics, il est courant de voir les gens s’attrouper et danser ensemble. Sa forme gracieuse, synchronisant mouvements et respiration, nous propulse à des niveaux élevés de conscience, ce qui nous offre davantage de contrôle sur les tensions et l’anxiété.
Conclusions
Le monde moderne a besoin des arts anciens, nous avons désespérément besoin de nous soulager des tensions (intérieures et extérieures) et de nous permettre de cultiver notre corps et notre âme.
Mais que nous voulions nous libérer de notre anxiété ou que nous soyons Yogi ou pratiquant du Taiji (Tai Chi) à la recherche d’approfondissement, nous ne regretterons pas de nous essayer au Qi Gong.
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