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La subvocalisation est cette petite voix intérieure que nous pouvons entendre lorsque nous lisons (nous ne l’entendons pas tous). Certains pensent qu’il est nécessaire de nous en défaire, d’autres pas…
- La lecture -
La lecture s’appuie en partie sur le langage, le hic est que ces deux exercices n’impliquent pas les mêmes zones du cerveau ce qui amène le processus de la lecture à mettre en jeu des stratégies visuelles, auditives et mentales différentes du langage.
La lecture est une question de reconnaissance visuelle du mot par le cerveau, quel que soit l'ordre des lettres. Un petit exemple :
« Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dans un mto n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dans un dsérorde ttoal et nuos puonovs tujoruos lrie snas porlblème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre mias le mot comme un tuot. »
Quand nous lisons un mot ou un groupe de mot, notre regard est fixe. Cette « fixation » prend environ 0,25 secondes. Ensuite, l'œil se déplace jusqu'au groupe de mots suivant. Cette « saccade » va prendre environ 0,1 secondes. Puis, inconsciemment, nous procédons à des petites relectures rapides pour comprendre l'ensemble. Les techniques de lecture rapide essaient de supprimer ces réflexes de lecture afin de gagner du temps. C’est aussi la raison pour laquelle, il est toujours bon de faire relire par d’autres que nous, un texte que nous écrivons, car notre cerveau sait ce que nous avons voulu écrire et appliquer une auto-correction lorsque nous nous relisons.
- En accéléré -
Le fait de prononcer mentalement les mots lus empêcherait le lecteur de dépasser les 300 mots par minute, ce qui correspond plus ou moins à la vitesse de lecture à haute voix (vitesse référentielle).
Il existe des techniques qui permettent de lire plus vite et de dépasser les 300 mots par minute, indépendamment de la subvocalisation :
- Faisons preuve d’agilité -
La pensée est première aux mots (le langage), elle est la condition d’utilisation des mots. Une fois que la pensée est élaborée, les mots peuvent être choisis pour l’exprimer. Par conséquent, nous devrions être capable de subvocaliser plus vite que nous parlons, en :
Ajustons notre vitesse à ce que nous lisons : Lisons vite les passages faciles, et ralentissons quand sur les mots moins connus qui nécessite un temps de déchiffrement.
- Tenter de s’en défaire -
Pour mettre fin à la subvocalisation et augmenter notre vitesse de lecture, il faudra pratiquer régulièrement des exercices de lecture. Cela demandera de la patience et de la persévérance, ainsi que de la concentration.
Dans un premier, pratiquons quelques minutes par jour pour ne pas nous épuiser. Puis augmentons progressivement la durée pour que cela devienne plus aisé.
Installons-nous dans un endroit calme, sans distraction, vidons notre esprit et tentons de supprimer cette voix intérieure, en :
- Une conviction erronée -
Il faut savoir que les lecteurs rapides ne subvocalisent plus uniquement quand ils lisent rapidement, car ce phénomène revient quand ils réduisent leur vitesse.
La lecture rapide permet de gagner du temps, mais ce rêve de rapidité est illusoire. Elisabeth Schotter, psychologue cognitive de San Diego, est catégorique : « Aucun être humain ne peut lire 1.000 ou 2.000 mots par minute et maintenir un niveau constant et semblable de compréhension qu'à 200 ou 400 mots par minute ».
Relire plusieurs fois le même passage est normal et Elisabeth Schotter insiste : « Éviter la relecture de certains mots retire au lecteur un outil important de compréhension du texte. De plus, notre cerveau profite des « saccades » de 0,1 secondes de pause pour continuer son travail cognitif et de compréhension. ».
La lecture rapide est essentiellement une question de tri et d'écrémage : On saute certains mots, on sélectionne certaines parties, on se focalise sur les éléments que l'on recherche. Cela peut être une bonne chose dans les situations où seule une compréhension « globale » est nécessaire, mais cela peut nous jouer des tours comme lors de la lecture d'e-mails ou de courts textes dont l’ensemble doit être compris pour y répondre correctement ou pour le transmettre avec le plus de véracité possible.
Conclusions
Entre les e-mails, les flux des réseaux sociaux, les articles de presse et la pile de livres à lire qui s'épaissit… qui ne rêverait pas de doubler sa vitesse de lecture?
D’après une étude du « Scandinavian Journal of Psychology », 19,3% des gens ne subvocalisent pas. Mais nous ne savons pas si la suppression intervient grâce aux différentes techniques ou si c’est le fait de lire rapidement qui la fait disparaitre. Au final, c’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule.
Mais la lecture rapide est « cognitivement contre-nature », ce n'est pas un instinct naturel, contrairement à la parole. Elle implique de nombreux processus mentaux et visuels, qui s'appuient sur le langage. Et la majorité des techniques de lecture rapide ignorent ces processus essentiels.
Qu'en pensez-vous?