Photo de Mina Ivankovic sur Unsplash - Image de @upklyak sur freepik
La mémoire est un processus complexe qui comporte différents paliers, parfois insoupçonnés. En comprenant les enchaînements qui se cachent derrière ces étapes, nous pourrions mieux comprendre comment notre mémoire fonctionne et influence la qualité de notre mémorisation…
- L’encodage -
L’encodage est le processus de conversion des informations dans un format qui peut être stocké dans notre mémoire. L'encodage est une étape nécessaire à la formation de souvenirs à court et à long terme :
Cela se produit lorsque nous prêtons attention : Si nous essayons de nous souvenir d'une liste de courses, nous devons prêter attention aux éléments de la liste afin de les encoder dans notre mémoire ;
Cela s’encode dans un format qui peut être stocké : Lorsque nous découvrons un nouveau mot, nous l'encodons en le disant à voix haute ou en l'écrivant ;
Cela nous permet d'accéder à l'information ultérieurement : Si nous encodons une liste de courses, nous pourrons nous souvenir de certains éléments, plus tard, si nous en avons encore besoin.
- Le stockage -
Le stockage désigne le processus qui consiste à conserver l'information dans notre mémoire, afin de pouvoir y accéder ultérieurement. Lorsque nous stockons des informations dans notre mémoire, nous créons essentiellement une représentation mentale de ces informations. Cette représentation mentale peut prendre la forme d'une image, d'un son ou d'un sentiment. Voici comment cela fonctionne :
La mémoire à court terme (MCT) nous permet de stocker des informations pendant une courte durée, comme un numéro de téléphone que nous devons nous rappeler dans une situation immédiate ;
La mémoire à long terme (MLT) nous permet de stocker des informations pendant des semaines, voire des mois, comme le numéro de téléphone de notre meilleur.e ami.e ou de notre partenaire.
Les informations peuvent être transférées de la MCT à la MLT, mais cette transmission n'est pas toujours parfaite : nous pouvons essayer de nous souvenir d'une liste de courses en nous répétant les éléments de la liste, mais nous pouvons quand même oublier certaines données.
- Le rappel -
Le rappel fait référence au processus de récupération des informations dans notre mémoire. Pour pouvoir nous rappeler des informations, nous devons d'abord avoir encodé et stocké ces informations dans notre mémoire. Lorsque nous nous rappelons des informations, nous « revivons » l'événement encodé dans notre système. Il existe deux types de rappel :
Le rappel libre : Lorsque nous nous souvenons d'une information sans aucun indice ou incitation ;
Le rappel assisté : Lorsque nous nous souvenons d'une information avec l'aide d'indices ou d'incitations.
- La récupération -
Là, où le rappel est le processus de mémorisation passive, la récupération est le processus de recherche active d'informations dans notre mémoire. C’est une étape nécessaire à la formation de la mémoire à long terme. Si nous essayons de nous souvenir du nom d'une personne que nous avons rencontrée à une fête, nous devrons récupérer cette information dans notre mémoire :
Tout commence avec l'attention : Si nous ne sommes pas attentifs à quelque chose, nous avons moins de chances de retrouver cette même chose dans notre mémoire ;
Puis semons des indices : Nous pouvons utiliser un aspect unique de son apparence et sa couleur, son odeur, sa format, ce que nous ressentons quand nous regardons cette chose.
- L’omission -
L'omission désigne l'incapacité à retrouver des informations dans la mémoire. Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles nous oublions :
Les effets du temps peuvent rendre les souvenirs plus difficiles à consulter ;
Les nouvelles informations interfèrent avec le souvenir des anciennes ;
Les anciennes informations interfèrent avec la mémorisation de nouvelles ;
Les interférences émotionnelles (stress, peur, fatigue) prennent le dessus sur notre mémoire ;
Le manque d’attention adéquatement prêté dans un premier temps.
L’omission fait partie de notre quotidien. Cependant, oublier ne signifie pas spécialement perdre ou effacer cette information de notre mémoire à long terme. Habituellement, ces trous de mémoire sont bénins, comme oublier de rappeler quelqu’un, alors que nous l’avons promis. Occasionnellement, ils peuvent être sérieux et avoir de graves conséquences, comme le fait pour un témoin oculaire d'oublier des détails importants sur un crime.
- La restauration -
Il est évident que l'utilisation d’accessoires pour nous aider est non-négligeable :
La mise en place d'un calendrier digital offrant des rappels sous forme de notification, peut nous aider à garder la trace de tous nos rendez-vous et réunions.
La création d’une to-do liste, mise à jour quotidiennement, nous permet de ne pas oublier les tâches importantes à accomplir.
Mais il existe un certain nombre de stratégies que nous pouvons utiliser pour tirer le meilleur parti de notre mémoire :
Focaliser : Pour que les informations passent de notre mémoire à court terme à notre mémoire à long terme, nous devons être activement attentifs. Nous débarrasser des distractions peut s'avérer difficile, mais nous devons nous réserver un espace et une période de temps pour être seuls, afin que nous puissions nous concentrer.
Fragmenter : Au lieu de nous lancer dans une séance « Marathon » de mémorisons, scindons les éléments à étudier et étalons ces parties sur notre quotidien, cela nous permettra de traiter les informations avec plus de précision.
Mnémonique : Un moyen mnémotechnique est une façon de se souvenir d'une information, en l’associant à un élément familier. Nous pouvons inventer des rimes, des chansons ou des blagues pour nous aider à nous souvenir d'un segment spécifique d’information.
Répétition : La « répétition élaboratrice » implique de lire la définition d'un terme clé, d'en étudier la définition, puis de lire une description plus détaillée de ce que signifie ce terme. Après avoir répété ce processus, nous remarquerons que la mémorisation est plus simple.
Ce que nous connaissons déjà : Lorsque nous étudions des choses nouvelles, nous devons prendre le temps de réfléchir à la façon dont ces nouvelles informations se rapportent à ce que nous savons déjà.
Positionnement : Les chercheurs ont découvert que les informations sont organisées dans la mémoire en grappes connexes et que l’ordre des informations peut jouer un rôle dans la mémorisation. Il est de réputation que nous nous souvenons plus facilement du début et de la fin d’un chapitre et que nous avons plus difficile à nous rappeler des informations intermédiaires, en restructurant ce que nous avons appris afin qu'il soit plus facile de s'en souvenir. Lorsque nous rencontrons un concept particulièrement difficile, consacrons un peu plus longtemps à mémoriser l'information. Nous pouvons tirer parti de ce phénomène en essayant de regrouper des concepts et des termes similaires ou en faisant un plan de nos notes de lectures, pour nous aider à regrouper les concepts connexes.
Visualiser : Le simple fait de créer des flashcards, des termes différents pour désigner la même chose, peut nous aider à cimenter l'information dans notre esprit. Si nous n’en avons pas, nous devrions créer les nôtres, en illustrant nos notes de figures ou de photographies ou en dessinant des graphiques, des graphites et des tableaux. Nous pouvons également nous aider en surlignant, dans nos documents, de différentes couleurs des passages pour en regrouper les idées.
À voix haute : Des recherches suggèrent que la lecture à voix haute améliore la mémorisation du matériel. Des éducateurs et psychologues ont également découvert que lorsque des élèves enseignent ce qu’ils ont appris et compris à d’autres élèves, cela semble améliorer la compréhension et la mémorisation. N’hésitons à utiliser cette approche, soit en lisant à voix haute et en nous enregistrant et en nous repassant l’enregistrement en boucle ; soit en trouvant quelqu’un pour nous lire le matériel pour la passation de compréhension.
Diversifier : En ajoutant un brin de nouveauté à nos séances d'étude, nous pouvons accroître l'efficacité de nos efforts et améliorer notre mémoire. Ainsi, si nous avons l'habitude d'étudier à un endroit précis, nous pouvons essayer de changer d'endroit ou si nous étudions le soir, nous pourrions essayer de passer quelques minutes, chaque matin, à revoir les informations étudiées.
Nous reposer : Ce n’est plus un secret, le sommeil est important pour notre santé physique et mentale, mais aussi pour notre mémoire et notre apprentissage. Une étude, publiée en 2014, a révélé que faire une sieste, après avoir appris quelque chose de nouveau, peut nous aider à apprendre plus rapidement et à mieux nous souvenir.
Conclusions
Il existe un certain nombre de stratégies que nous pouvons utiliser pour tirer le meilleur parti de notre mémoire. Certains chercheurs décomposent la mémoire en étapes, pour en expliquer le fonctionnement : encodage, stockage, rappel, récupération et oubli.
Avant notre prochain examen, concours ou évaluation, nous devrions tenter certaines de ces techniques pour améliorer notre mémoire. Mais cela demandera des efforts et impliquera de modifier (voire radicalement) notre routine d'étude habituelle.
Qu'en pensez-vous?