Photo de Thought Catalog sur Unsplash - Image de Val Marion
L’article précédent m'a refait repenser à l’une des raisons pour lesquelles, je me suis lancée dans la création de ce site et de ce blog…
- Mise en situation -
Je suis restée plusieurs années au sein d’une entreprise où les problèmes récurrents rapportés lors de réunion n’ont jamais été pris en charge par le manager (seulement refoulé de « Je vais y réfléchir ! » et d’une mémoire sélective assez impressionnante). Au fil du temps, cela m’a rendu confuse et mécontente. J’ai sombré dans la dépression : je mangeais moins, buvais davantage et m’isolais de plus en plus dans la colère.
Ainsi après une longue période de mutisme, par surcroît du harcèlement de mes collègues (parce que je ne voulais plus prêter l’oreille à leurs ragots, complaintes quotidiennes sur la vie et médisances sur les uns et les autres), je suis arrivée un matin pour me faire agresser (une fois de plus) par un collègue, figure de proue de l’entreprise (plus que le patron lui-même) et professionnel du gaslighting (à l’origine des problèmes de l’entreprise et des miens au sein de cette dernière). Cette fois-ci c’en était trop, j’ai contacté mon manager en demandant que le problème soit confronté et réglé, une bonne fois pour toute... C’est ainsi que je me suis vu licenciée.
Lors des premières heures qui ont suivi mon licenciement, j'ai pleurée, mais ce n'était pas des larmes de chagrin, c'était des larmes de joie et de soulagement : je n’aurais plus à retourner dans ce puit de médiocrité où l’on me demandait à parlier pour les autres.
Ensuite, j’ai ressenti du dépit, marquée par leurs médisances encore récentes, je me retrouvais seule avec la conviction d’être devenue inopérante et inutile. Au-delà de cela, j’étais obsédée par les futurs entretiens d’embauche, où il me faudrait expliquer mon licenciement, en sachant qu’utiliser des termes négatifs pour qualifier un ancien employeur est mal perçu. Je ne me sentais plus apte à affronter quoi que ce soit.
Quelques semaines plus tard, je me suis réveillée et la colère que je portais en moi, fit place à une envie incommensurable de m’améliorer et d’ouvrir mes perspectives. Je me suis assise devant mon ordinateur, et alors que des bribes du passé défilaient dans ma tête, j’ai embrassé les sentiments d'humiliation, de rejet et d’indignation. J’ai commencé à écrire sans jugement, sans m’inquiéter de la ponctuation, en laissant mon esprit se libérer et me guider. Après tout, je n’avais pas l’intention de soumettre ce baragouin à un lecteur (c’était juste de l’exorcisme).
A travers cet exercice et grâce à des ouvrages et de l’aide extérieur, j'ai appris à côtoyer mes émotions (bonnes et mauvaises) à les écouter, tantôt en les combattant, tantôt en les acceptant. J’ai laissé mes idées et mes doigts s’exprimer librement et honnêtement sur tout. Ma dépression s'est dissipée et j’ai trouvé le moyen d’entrevoir des possibilités : j’ai noté une amélioration dans mes échanges relationnels, et j’ai pu me (re)connecter à mes valeurs les plus profondes (me retrouver).
Nota Bene : Pour ceux qui n'aiment pas utiliser le clavier ou écrire… un enregistreur fera l’affaire.
- Dépasser les bornes -
La colère est une chose puissante : je canalise toute la douleur du passé et l’utilise comme un feu sacré qui me propulse vers et dans mes projets. Toutefois, je n’en contrôle pas toujours tous les éclats et je n’ai plus pour habitude de taire mes opinions.
Nous vivons dans un monde peuplé de personnes précaires et jalouses. Certains sont plus proches de nous que nous le pensons. L'échec les terrifie, mais notre succès aussi. Lorsque nous repoussons nos limites, transcendons, la lumière de notre feu se reflète dans nos actions et notre manière d’être. Cette même lumière peut leur permettre de voir les contours de leur prison, leurs limites, mais c’est pour cette même raison qu’elle peut leur faire peur et les motiver à nous jeter sous le bus à la première occasion.
Il y aura toujours quelqu’un pour nous donner son avis ou pour évaluer nos actions. Si nous y portons trop d’intérêts, ils peuvent nous freiner. C’est à nous de peser les tenants et aboutissants et d’en tirer la bonne leçon. Même si cette leçon est de ne plus jamais tenir compte de l’opinion de cette personne, à l’avenir. Mais attention toutefois à ne pas laisser nos mécanismes de défense, nous empêcher d'apprendre des choses qui pourraient améliorer nos angles d’approches tant professionnels, personnels que relationnels.
Mais ce ne sont pas les voix extérieures qui allumeront ou éteindront notre feu/lumière. Les conversations les plus importantes sont celles que nous entretenons avec nous-même. Nous nous réveillons avec nos pensées, nous les portons toute la journée, nous nous couchons avec elles et dans notre sommeil elles continuent à nous envoyer des signaux. Nous sommes notre propre juge et bourreau. Mais nous pouvons détourner nos pensées, nous convaincre qu’il y a d’autres possibilités. En procédant ainsi, nous pouvons surpasser nos limites (réelles ou pas).
Conclusions
J'ai finalement entamé le processus de réécriture du scénario de ma vie.
Et au lieu d'écouter la partie de mon cerveau qui ressasse sans cesse des situations pour lesquelles il n'y a plus de solution (voir jamais eu de solution), je préfère apprendre de mes erreurs pour ne pas les répéter, pour ne pas reproduire le cycle. J'ai appris à reconnaître les défis et les problèmes qui sont importants à découdre, et de me balancer des broutilles qui n'apportent rien de constructif.
Et quels que soient les échecs et les réalisations à venir, je sais que je continuerai à tout donner. Et quand ceux qui doutent de moi me le diront, je n’y prêterais pas attention (ils ne savent pas de quoi je suis capable).
Et si j'ai choisi de partager cela sur Val-Project, c’est parce que je pense que ces quelques pages noircies, les outils que j’ai découvert à travers mes lectures et expériences peuvent venir en aide à d’autres.
Qu'en pensez-vous?