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Nos émotions ont un impact important sur nos pensées et notre manière de nous comporter. Au quotidien, elles orientent notre perception des choses, et influencent ainsi nos décisions et nos réponses à des situations et leurs circonstances…

- L’amalgame -

Nous utilisons souvent les termes émotions, sentiments et humeurs de manière interchangeable, alors qu’il s’agit de réponses différentes :

Les émotions sont des réactions à des stimuli : Une émotion est habituellement assez courte et intense. Elles sont susceptibles d'avoir une cause précise et identifiable.

Les sentiments sont ce que nous ressentons à la suite d'émotions : Les sentiments sont influencés par notre perception de la situation. C'est pourquoi la même émotion peut déclencher des sentiments différents chez les personnes qui la vivent.

Les humeurs sont un état émotionnel temporaire : Les humeurs sont causées par des raisons claires, nous pouvons sentir que tout va bien cette semaine, nous sommes donc de bonne humeur. Mais dans certains cas, il peut être difficile d'identifier la cause spécifique d'une humeur. Par exemple, nous pourrions nous sentir sombres pendant plusieurs jours sans raison claire et identifiable.

- Thèses -

Les bases de l’étude des émotions impliquent trois composantes critiques :

Subjective (la manière de vivre l'émotion) : Nous expérimentons souvent des émotions mitigées face à certains événements et situations. Ces émotions peuvent se produire simultanément ou l'une après l'autre :

Lorsque nous débutons à un nouveau poste, nous sommes confrontés à l’excitation et la nervosité ;

Lorsque nous nous marions ou allons avoir un enfant, nous sommes marqués par la joie et l'anxiété.

Physiologique (la réaction de notre corps) : Nous avons déjà tous senti notre estomac se nouer en raison de l'anxiété, ou notre cœur palpiter de peur. Le système nerveux autonome contrôle les réponses involontaires de notre corps, telles que la circulation sanguine et le système digestif. Tandis que le système nerveux sympathique est chargé de contrôler les réactions de « fuite ou combat », qui préparent automatiquement notre corps à fuir le danger ou à l’affronter.

Expressive (la manière de nous comporter face à l'émotion) : Notre capacité à interpréter les expressions des autres est liée à ce que les psychologues appellent l'intelligence émotionnelle. Et même si un certain nombre d’expressions sont considérées comme universelle. Les normes socioculturelles jouent un rôle dans la façon dont nous exprimons et interprétons nos émotions et celles des autres.

Le paléontologue Charles Darwin a proposé la théorie évolutionniste, qui suggère que les émotions sont des adaptations qui permettent aux humains et aux animaux de survivre et de se reproduire :

L'amour stimule l'accouplement et la reproduction.

La peur nous protège des prédateurs.

La théorie de James-Lange (le psychologue William James et le psychiatre Carl Lange) soutient que nos réactions physiques sont à l’origine de nos émotions : Si quelqu'un nous fonce dessus en criant, notre rythme cardiaque augmente, ce qui nous fait ressentir de la peur. La théorie de la rétroaction faciale développe cette théorie et suggère que les mouvements faciaux influencent l'émotion.

La théorie de Cannon-Bard (les psychologues Walter Bradford Cannon et Philip Bard) réfute celle de James-Lange, affirmant que les réponses émotionnelles et physiologiques sont indépendantes et simultanées : Lorsque nous voyons un serpent, nous ressentons de la peur, tandis que notre corps se prépare à fuir.

La théorie de Schachter-Singer (les psychologues Stanley Schachter et Jerome Singer) suggère que nos pensées sont à l’origine de nos émotions : Si notre cerveau juge une situation comme menaçante, nous ressentons de la peur en conséquence.

- Primaires -

En 1972, le psychologue Paul Ekman a suggéré l’existence de six émotions universelles communes aux différentes cultures humaines :

La peur : Elle peut augmenter notre fréquence cardiaque et déclencher la réaction de « fuite ou combat ». Elle répond tant aux menaces réelles, que fictives (films d'horreur, montagnes russes).

Le dégoût : Il est déclenché par une expérience physique, comme voir ou sentir de la nourriture pourrie, du sang ou une mauvaise hygiène. Il peut aussi faire surface lorsque nous sommes témoin d’un acte immoral ou de mauvais goût.

La colère : Elle s’exprime par des expressions faciales telles que froncer les sourcils ou crier. Et même s’il est important de trouver un exutoire sain pour exprimer notre colère, elle peut aussi nous motiver à apporter des changements positifs dans notre vie.

La surprise : Qu’elle soit agréable ou désagréable, nous pouvons ouvrir la bouche ou haleter lorsque nous sommes surpris. Comme la peur, elle peut déclencher notre réaction de « fuit ou combat ».

La joie : Beaucoup de gens aspirent à la joie, car il s'agit d'une émotion agréable accompagnée d'un sentiment de bien-être et de satisfaction, souligné par un sourire.

La tristesse : Cette émotion est souvent exprimée en pleurant, en se taisant ou en s'éloignant des autres. Les types de tristesse comprennent le chagrin, le désespoir et la déception.

En 1999, Paul Ekman a adapté sa liste en y incluant : l'embarras, l'excitation, le mépris, la honte, la fierté, la satisfaction et l'amusement.

- Secondaires -

Dans les années 1980, le psychologue Robert Plutchik a introduit la « roue des émotions », ce système de classification des émotions a démontré que plusieurs émotions peuvent être combinées ou opposées (de la même manière qu’un artiste mélange des couleurs primaires pour créer d'autres couleurs).

Les émotions primaires sont universelles et les émotions secondaires en découlent et en sont même parfois des variantes. Les émotions secondaires peuvent inclure la frustration, la fierté, l'envie et la jalousie (je suis frustré d'être si triste).

- Comprendre -

Lorsque nous interagissons avec les autres, il est important de donner des indices pour qu’ils puissent comprendre ce que nous ressentons. De manière générale, ces signaux passent par le biais du langage corporel, tel que les expressions faciales. Dans d'autres cas, cela peut impliquer de verbaliser ce que nous ressentons.

Tout comme nos propres émotions fournissent des informations précieuses aux autres, les expressions émotionnelles de ceux qui nous entourent fournissent une mine d'informations sociales. La communication sociale est une partie importante de notre vie quotidienne et être capable d’interpréter et de réagir aux émotions des autres est essentiel. Cela nous permet de répondre de manière appropriée et de construire des relations plus profondes et plus significatives avec nos proches. Comprendre les manifestations émotionnelles des autres nous donne des informations claires sur la façon dont nous pourrions avoir besoin de réagir dans une situation particulière.

- Agir en adéquation -

Les émotions augmentent la probabilité que nous agissions :

Lorsque nous sommes en colère : Nous sommes susceptibles d'affronter la source de notre irritation.

Lorsque nous éprouvons de la peur : Nous sommes plus prompts à fuir la menace.

Lorsque nous ressentons de l'amour : Nous voulons le partager avec notre partenaire.

En parallèle, ce rôle adaptatif, nous incite à agir et à prendre des mesures qui maximiseront nos chances de survie ou de satisfaction. Et ainsi nous tendons à tout mettre en œuvre pour ressentir des émotions positives et minimiser les émotions négatives.

L'amygdale est responsable du déclenchement des réponses émotionnelles qui préparent notre corps à faire face à des choses comme la peur ou la colère. C’est pourquoi les sentiments entraînent un certain nombre de réponses physiologiques qui préparent notre corps à répondre aux défis, aux dangers et/ou à fuir vers un refuge ou la sécurité.

- Décider -

Même dans les situations où nous pensons que nos décisions sont guidées uniquement par la logique et le rationnel, les émotions jouent un rôle clé. Il a été démontré que l'intelligence émotionnelle nous permet de prendre des décisions cohérentes et adaptées à nos besoins. Ainsi des chercheurs ont découvert que les personnes atteintes de certains types de lésions cérébrales affectant leur capacité à ressentir des émotions ont également une capacité réduite à prendre de bonnes décisions.

Conclusions

Les émotions peuvent être fugaces, persistantes, puissantes, complexes et même bouleversantes. Elles peuvent nous motiver à agir de manière spécifique et nous donner les outils et ressources dont nous avons besoin pour interagir socialement. Elles ont une forte influence sur notre quotidien et nous prenons des décisions en fonction de ces dernières. Comprendre nos émotions peut nous aider à naviguer dans la vie avec plus de facilité et de stabilité.

Si nous avons du mal à gérer nos émotions ou nos sentiments, envisageons d’en parler avec un coach de vie ou un professionnel de la santé mentale.

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