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La thérapie est l’une des pratiques les plus mal comprises et mal perçues. Pourtant, elle a le pouvoir de changer nos vies, elle est essentielle à notre croissance et à la guérison de certaines de nos blessures. Et bien que les maladies mentales soient fortement stigmatisées, notre santé mentale est importante et préjudiciable...
- Dans les grandes lignes -
La thérapie n’est pas réservée aux personnes souffrant de maladie mentale, de traumatisme ou de phobie importante. Ce n’est pas juste une solution de dernier recours lorsque nous perdons le contrôle de notre vie. Ce n’est pas non plus un endroit voué aux « fous » (Les cabinets de consultations sont bien trop petits).
C’est un lieu d’échange pour discuter ouvertement avec une personne impartiale. C’est un endroit où nous pouvons (et devons) tout avouer (sans honte, sans gêne, sans malaise) ou rapporter tout ce qui nous mets en déclin. C’est un lieu où des sujets comme le traumatisme, le chagrin, les problèmes familiaux, la dépression et la violence (sous toutes ses formes) ne sont pas tabous. C’est un lieu pour apprendre à mieux nous connaître et comprendre nos choix en matière d’entourage, de mode de vie et de carrière, mais aussi analyser nos réactions face au monde. C’est un lieu où nos sentiments et nos émotions sont entendus, expliqués et/ou validés. C’est un lieu de guérison et de croissance qui peut nous apporter du soulagement et à terme une meilleure harmonie.
- Plus en détails -
Parce que la thérapie nous permet d’explorer au plus profond de nous, d’apprendre à mieux nous connaître et de nous soigner (même si nous ignorions que nous étions blessés), même la personne la plus « parfaite » pourrait en bénéficier. Car la perfection n’existe pas et qu’il est toujours possible de s’améliorer d’une manière ou d’une autre.
La culpabilité, la honte, l’embarras et tout un tas de bagages émotionnels, sont souvent ce que nous portons comme de lourds fardeaux… Mais ces charges et ressentis ne sont pas toujours les nôtres (même si cela semble être le cas). Ils nous ont été transmis (involontairement et/ou par mimétisme) par notre entourage parental, amical et professionnel.
Même si nous ne sommes pas à l'aise pour discuter de souvenirs ou d'événements passés, nous pouvons chercher de l'aide et du réconfort auprès d’un.e thérapeute. Cela nous permettra de ne pas porter nos insécurités, nos blessures et nos démons toute notre vie.
- Tout a un point d’origine -
Ce qui est surprenant (et effrayant) avec la thérapie, c’est qu’elle nous force à disséquer notre personnalité, nos pensées, nos croyances et la raison pour laquelle nous nous comportons comme nous le faisons. Plus perturbant encore, nous pourrions découvrir que nos convictions ne sont pas les nôtres.
Si nous avons grandi dans une maison où l'un ou l’autre de nos parents (voire les deux) était désintéressé, détaché, trop exigeant et/ou trop dur avec nous, cela nous a peut-être conduit à penser que nous n’étions pas suffisants, pas assez bons, pas assez intelligents et/ou inadéquats. Ces croyances resteront avec nous à l'âge adulte, malgré le fait qu’elles ne sont pas vraies, et ce, même si nous pensions ne pas y croire. Nos pensées, nos sentiments et nos croyances ont tous une cause fondamentale, et la thérapie moyen pour mettre le doigt sur ces causes, et d’y prêter attention afin que nous puissions décider quelles pensées et quelles croyances devraient rester et lesquelles devraient disparaitre.
- Le besoin de nous exprimer -
Parfois, nous avons des pensées que nous souhaitons exprimer, mais nous ne sommes pas à l’aise pour en parler avec un proche. Ce n’est pas que nous ne leur faisons pas confiance, mais simplement que nous ne voulons pas les accabler, ou peut-être sont-ils eux-mêmes impliqués, d’une façon ou d’une autre, dans cette tourmente. Là aussi, les thérapeutes interviennent, ils/elles nous offrent une oreille attentive, la sagesse de poser des questions et des suggestions qui peuvent nous fournir une autre lumière et/ou un autre angle sur les choses.
- Le cercle cyclique -
Pour faire simple, tous nos problèmes non résolus continueront d’apparaitre dans nos vies, jusqu'à ce que nous les réglions et/ou les corrigions. Si nous ne choisissons pas de les résoudre, en plus de persister, ils se répéteront et nous risquons également de les transmettre et/ou de les envenimer. La thérapie nous aide non seulement à identifier ces modèles, mais aussi à les réparer, de sorte que le cycle prenne fin.
- Les troubles plus profonds -
Bien que la thérapie ne concerne pas uniquement les personnes porteuses de troubles sévère de la santé mentale, elle sert aussi à cela. C’est également une méthode de traitement pour la dépression, l’anxiété, les troubles obsessionnels compulsifs et bien d’autres. Les thérapeutes et les thérapies comportementales disposent de nombreuses solutions et exercices pour lutter contre ces troubles.
- Le temps qu’il faudra -
Là, où la psychothérapie traditionnelle peut sembler étirée dans le temps, la thérapie comportementale et/ou cognitive tourne autour de 10 à 20 séances. Il y a bien sûr des cas particuliers : il sera plus long de traiter des troubles de la personnalité, les victimes de violences (tous types), ceux qui vivent dans des conditions instables, ceux qui peuvent avoir du mal à changer de comportement ou à affronter la réalité.
- Bien choisir -
La relation, entre patient.e et thérapeute, joue un rôle important dans le succès de la thérapie. Dès lors assurons-nous que nos candidat.e.s potentiel.le.s disposent des outils nécessaires pour nous aider… Il existe différents types d’accréditation, et les certifications d’un psychologue seront différentes de celles d’un psychiatre (ce dernier pouvant prescrire des médicaments, ce qui n’est pas le cas du précédent).
Le site internet de notre spécialiste devrait contenir les diplômes obtenus et ses spécialisations, des informations sur son type d’approche et d’éventuelles techniques spécifiques.
De manière générale, nous pouvons vérifier les références du thérapeute sur le site internet du ministère de la santé de notre pays. Mis à part cela, les critiques en ligne peuvent nous aider à nous orienter, en faisant bien attention que la thérapie est quelque chose de subjectif et qu’un traitement peut aider une personne mais pas une autre (et donc faire des déçus). Néanmoins, ces critiques peuvent nous aider à repérer les signes avant-coureurs.
Une fois que nous aurons fait notre choix, le moment sera venu de passer au contact. Même en ayant trouvé la personne avec laquelle nous pourrons nous sentir à l’aise et être entendu, nous devrons garder en mémoire que la première séance peut être un peu délicate. Beaucoup de thérapeutes offrent des consultations gratuites de 15 minutes pour tâter le terrain et pour un bref résumé de nos attentes. Au cours de cette séance, nous pourrons nous assurer qu’il/elle est bon.ne auditeur.e (sinon, c’est mal parti) et nous aurons la possibilité de poser des questions (si nous avons encore des doutes sur quelques choses et/ou afin de nous faire une meilleure idée de la personne en face de nous) et de nous renseigner sur les honoraires.
La conversation lors de séance/session se déroule généralement de manière organique, notre thérapeute nous demandera comment s'est passée notre semaine, puis creusera à partir de là. Mais nous ne devrions jamais avoir l'impression que notre thérapeute avance ses objectifs personnels/professionnels. Ils/Elles doivent établir des limites et maintenir une relation professionnelle en limitant les informations personnelles partagées avec nous. Ils/Elles doivent rester éveillés et alertes tout au long de la session (pendant notre séance : ils/elles ne répondent ni au téléphone, ni à leurs SMS et ils/elles ne regardent pas par la fenêtre en rêvassant).
C’est également lors de cette première rencontre que notre thérapeute pourra être en mesure de nous soumettre un plan de traitement (sensé) en concordance à notre problème (pas un canevas tout prêt qu’il/elle applique à tous les maux). Nous devrons nous mettre d'accord sur ce plan de traitement avec des buts et objectifs spécifiques, incluant des stratégies et même un délai pour y parvenir. La durée de la thérapie varie selon les personnes. Cela peut prendre des mois, voire des années, avant que nous sentions notre traitement arriver à son terme.
Avant de débuter le traitement à proprement dit, notre thérapeute devra nous faire signer un document de consentement, qui comprend des informations sur nos droits et responsabilités, ainsi que sur les siens.
Après quelques semaines de traitement, nous devrions commencer à ressentir un léger sentiment de contrôle et/ou de changement. Si ce n’est pas le cas, il est peut-être temps de passer à quelqu’un d’autre. Même chose, s’il s’avère que notre thérapeute ne fait que hocher la tête et donner de vagues affirmations de réconfort du type « je vois », si il/elle surveille constamment l’heure, si il/elle parle plus que nous, si il/elle nous interrompt très souvent, si il/elle devient intrusif ou trop proche physiquement, si il/elle ne semble pas comprendre. Si il/elle ne respecte pas notre besoin d'être à l'aise et confiants, il/elle ne respectera pas non plus nos objectifs et par conséquent les termes du contrat, alors soyons fermes et partons.
La thérapie en elle-même sera considérée terminée lorsque nous aurons la certitude que nous avons développé les compétences et les outils nécessaires pour faire face aux défis émotionnels qui nous y ont amené dans un premier temps.
Conclusions
Que notre choix soit porté sur la thérapie traditionnelle ou la thérapie comportementale et cognitive, il peut être étrange d'être vulnérable face à un inconnu, mais avec le temps, la nervosité et la gêne se dissipent. Toutefois, pour tirer pleinement parti des avantages de la thérapie, nous devons mettre notre santé mentale entre les mains de professionnels. C’est à cette seule condition que nous pourrons faire face aux roller-coaster que nous voulons confronter lors de nos séances et de notre traitement. Après tout, la thérapie coûte cher, alors assurons-nous d’en avoir pour notre argent.
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